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Extrait du livre « lève-toi… et chante! » par Sophie Dubois

1 : le chant spontané nous relie au corps et au souffle

Une des conditions afin de pouvoir entrer dans l’expérience du chant spontané, réside en notre capacité de nous connecter à notre corps et aux sensations corporelles, sensorielles et énergétiques qui y résident, cela passe aussi par nous relier à nos 5 sens. Ressentir une partie de notre corps, une douleur, de l’énergie, une sensation puis s’y relier, prendre le temps d’y demeurer pour pouvoir faire chanter cette sensation ou encore chanter dans cette sensation. L’invitation est donc de laisser le corps s’exprimer et en cela, le mouvement peut également aider, sans rester dans une attitude droite et figée, se laisser aller au mouvement, à la danse porte aussi le chant. Le corps est « instrument de musique animé par l’Esprit » nous dit déjà Saint Grégoire de Nysse ( Ive siècle) Il sagit donc de s’ouvrir au corps pour y contacter le souffle et l’esprit..
J’ai été très surprise au début de mes accompagnements d’observer combien nombres de personnes pensant avoir des soucis ou problèmes pour chanter avaient en fait, un blocage au niveau de leur respiration, diaphragme crispé ou respiration abdominale entravée. En nous reliant au chant nous délions notre respiration. La respiration a de tout temps été reconnue comme essentielle dans le lien entre corps, âme et esprit. Le prana des Indous ne désignait pas seulement l’air et la respiration physique mais aussi l’essence sacrée de la vie. De même en médecine traditionnelle chinoise, le mot chi fait référence à l’essence cosmique et à l’énergie vitale, tout autant qu’à l’air que nous respirons. Au Japon, le terme correspondant est ki , il joue un rôle important dans les pratiques spirituelles et les arts martiaux. Dans la Grèce antique, le mot pneuma signifiait à la fois « air et respiration » et « esprit ou essence de vie ». Les Grecs faisaient également le lien entre souffle et psyché : le mot «phren désignant le diaphragme (le muscle essentiel de la respiration) et l’esprit. En latin le mot spiritus, ainsi que dans l’ancienne tradition hébraïque où le mot rauch s’appliquait à la fois à l’esprit et au souffle créateur. De profonds changements de conscience peuvent être induits par la respiration. La profondeur et le rythme de la respiration peuvent également être profondément influencés par les pratiques rituelles chantées comme le chant balinais, la musique de gorge des esquimaux inuit, le chant bhajans ou soufis.

Le chant spontané nous relie ainsi à la conscience du souffle et nous permet si besoin d’ouvrir notre capacité respiratoire, de dénouer des blocages émotionnels qui y étaient logés et est en ce sens un chemin de libération et de transformation puissant.

par Sophie Dubois – Mai 2018